Védrines

 

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Jules Védrines et l'aviation

Jules Charles Toussaint Védrines, est né le 21 décembre 1881 à La Plaine-St Denis, près de Paris (93). Ouvrier, puis metteur au point aux Usines Gnome (Moteur), avant de devenir mécanicien du pilote-acteur Anglais Robert Loraine, ce qui lui donna, à son tour, le désir de devenir aviateur, il passe son brevet de pilote le 7 décembre 1910 à Pau et devient un as de l’aviation.

Védrines a été le premier pilote à dépasser les 100 km/h ; le seul à atterrir sur le toit des Galeries Lafayette à Paris le 19 Janvier 1919 ; il a gagné la coupe Gordon-Bennet en Amérique, en battant le record de vitesse à 167,8 km/h, le 9 décembre 1912. Son avion, il l’avait appelé « La Vache » sûrement en référence au fait qu’il devait souvent « brouter l’herbe », et « les Marguerites » ; c’est pourquoi ces pionniers de l’aviation ont été nommés « les Faucheurs de Marguerites ».

 

Si Rolland Garros était « l’aviateur élégant », Védrines était surnommé « le Gavroche sublime », le « Parigot gouailleur ». Il s’est tué à 38 ans, le 21 Avril 1919, avec son mécanicien Guillain, à St Rambert d’Albon (Drôme), lors d’un raid Paris-Rome, à bord d’un bimoteur Caudron C-23 rempli de 1600 litres d’essence.

Le 26 avril 1919, le peuple de Paris conduisait les corps de Védrines et Guillain au cimetière de Pantin.

À gauche, Védrines sur sa "Vache". Certains auteurs prétendent que le nom de vache aurait été donné en hommage aux vaches limousines... la famille de Védrines étant originaire de cette région.

Portrait du célèbre aviateur Jules Védrines sur monoplace Morane-Borel, dernier type.

Toutes les autres nombreuses prouesses « avionesques » de Védrines ne sont pas rapportées ici, mais chacun pourra les retrouver en recherchant sur l’internet. Ce qui nous intéresse, ici, ce sont ses prouesses politiques ayant eu pour cadre l’arrondissement de Limoux.

Jules Védrines et la politique

Les lignes qui suivent sont extraites d’un site internet consacré aux pionniers de l’aviation : http://www.ctie.monash.edu.au/hargrave/vedrines.html

The People of Limoux, France, couldn't believe it. In March 1912, just one week before they were going to elect a deputy, a new candidate suddenly dropped from the sky : an aviator named Jules Védrines.

Les gens de Limoux, France, ne pouvaient pas y croire. En mars 1912, juste une semaine avant qu’ils n’aillent élire leur député, un nouveau candidat leur est soudain tombé du ciel : un aviateur du nom de Jules Védrines.

A native of Saint-Denis who received his pilot's license in 1910, Védrines had won the Paris-Madrid air race in 1911 before setting a speed record by being the first to surpass 62 miles per hour. He had decided to run for deputy so that the world of aviation would have a voice in Parliament.

Natif de Saint-Denis, Védrines, qui avait obtenu sa licence de pilote en 1910, avait gagné la course Paris-Madrid en 1911 avant d’établir un nouveau record en dépassant la vitesse de 62 miles per hour (100 km/h). Il avait décidé de se présenter aux élections afin que le monde de l’aviation ait une voix au Parlement.

Reproduction d'une carte postale représentant un avion survolant le château de Quillan. Le nom imprimé sur cette carte est celui de Védrines... mais il a été corrigé d'un coup de tampon pour devenir Lafargue. Étant donné que d'après nos vaines recherches cet aviateur n'a pas laissé un souvenir impérissable et que, d'autre part, la photo ressemble beaucoup à un "montage"... on soupçonne une entourloupe. Si quelqu'un a des infos, on est preneurs pour corriger en cas d'erreur.

NOTE  du 27 septembre 2010 : Un lecteur nous informe que Lafargue a bien existé et était un aviateur qui faisait des exhibitions, notamment à Samatan (Gers) le 26 juillet 1911. Donc, pourquoi pas à Quillan ?

Reproduction d'une carte postale représentant un avion survolant la ville de Quillan. Le nom imprimé sur cette carte est celui de Védrines... mais il a, là aussi, été corrigé d'un coup de tampon pour devenir Lafargue. Mêmes réflexions que ci-dessus.

Jules Védrines lors de sa visite à Quillan, devant la mairie, en compagnie de nombreux admirateurs et du maire Paulin Nicoleau.

Jules Védrines à Limoux, haraguant la foule venue l'acclamer.

Jules Védrines entouré du conseil municipal de Limoux.
Le 26 mai 1912.

Téléchargez un document au format « .doc » qui relate la campagne électorale de Védrines dans le canton de Limoux. Ce document, d’une vingtaine de pages, « L’aviateur Jules Védrines candidat à la députation (1912-1914) » est la transcription du document original dû à Jacques Chouvy et est extrait de la « Revue française de science politique », année 1970, volume 20, numéro 1.

 

Pour conclure, après la défaite de Védrines à ces élections, le journal « La Dépêche » qui savait mordre avec élégance, à l’époque, l’enterra en ces termes :

« La chute de Védrines

Védrines n'est pas élu. Les électeurs de Limoux ont sagement compris qu'à cette heure d'enthousiasme en faveur de l'aviation, c'eût été faire œuvre antipatriotique que d'enlever à la défense nationale un excellent aviateur pour en faire un mauvais député.

Un homme de sport émérite n'a pas forcément l'étoffe d'un législateur. On n'est pas un aigle parce qu'on a des ailes.

Vraiment, s'il suffisait de se singulariser ou d'être la vedette d'un spectacle sensationnel pour avoir des titres à la députation, où irions-nous ? Après l'homme-canon et le député en blouse, il faudrait élire Charpentier ou bien, un de ces jours, Dranem !

Védrines n'en aura pas moins accompli une très originale performance. Il lui restera la gloire d'avoir innové la publicité en aéroplane par ses prospectus jetés du haut des nues et ses affiches géantes sur les ailes étendues de son appareil.

Mais à chacun son métier… Que Védrines aille planer s'il le veut au-dessus du Palais-Bourbon, mais qu'il n'y entre pas. C'est le meilleur moyen pour lui de rester en vue. La cage nous eût caché l'oiseau. »

 

Si ça ce n’est pas un enterrement de première classe !

 

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