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Avant toute chose, qu'il nous soit permis de remercier le webmaster du site "Château féodal et ruine médiévale" qui nous a permis de nous servir de l'excellent travail qu'il a réalisé sur notre château... et sur bien d'autres. Si les vieilles pierres vous intéressent, une visite sur son site s'impose. Pour vous y rendre, cliquez sur ce lien

Le château de Quillan

De loin, la bâtisse ressemble plus à un fort qu'à un château médiéval. Pourtant, c'est un très vieux bâtiment qui a vu les Wisigoths, les Cathares, Simon de Montfort, les armées des différents rois, les Aragonais, les révolutionnaires, etc.

Le château de Quillan est une enceinte quadrangulaire de 35 m de coté, avec des murs à bossage. Ce type de construction n'ayant été utilisé que pendant une courte période du moyen âge, on peut dater ces murs du 13e siècle. Dans la partie supérieure, un changement de construction est visible (consolidation ultérieure ou réparation ?).

Vue courtine sud

Échauguette

L'enceinte est talutée à la base avec un fruit1 en forte déclivité. Les courtines2, de 1,80 m d'épaisseur, sont percées d'archères et de grandes baies en plein cintre. Elles avaient une hauteur de 13 mètres, aujourd'hui 5 à 6 mètres de pierres ont été restaurés. Les quatres angles sont pourvus d'échauguettes3 polygonales.

Un encorbellement

La porte d'entrée principale

Les échauguettes reposaient sur une série de 5 encorbellements4 arrondis. Elles étaient surmontées d'un parapet en grès jaune, percé d'archères, aujourd'hui disparu. L'entrée principale est située Nord-Nord-Est. Elle était protégée par un fossé (aujourd'hui comblé) et par un pont-levis (disparu car inutile).
Concernant la porte d'entrée, certains pensent que c'était le donjon et d'autres "une tour-porte". Ce détail est important. Des tours-portes, il en existe plusieurs dans la région (Puivert par exemple). C'est un type de construction assez classique sur des châteaux peu élevés. Mais si le donjon est au dessus de l'entrée, ce château est unique en pays Audois. De nombreux experts optent pour cette option.

L'assommoir

Le rainurage de la herse

La tour-porte était une grande tour carrée de 8 m par 6 m. Elle comprenait 3 voûtes superposées et culminait à 26 mètres. Son système défensif est classique :

  • Archères pour le tir sur les agresseurs extérieurs.
  • Porte extérieure (pont levé).
  • Porte intérieure à 2 vantaux.
  • Entre les 2 portes, petit couloir droit avec assommoir .
  • Herse, dont subsiste le rainurage .

La tour-porte est très abîmée, mais ceci est une chance car on peut voir que le blocage des murs est constitué de pierres roulées de la rivière Aude, en contrebas. C'est un remblai classique.

La cour intérieure pendant les fouilles

Autre vue de la cour intérieure

La cour est partiellement dégagée des arbres et pierres qui l'encombraient il y a peu.. Elle était couverte de grands arcs dont il ne reste que le sommier dans les murs et les voussoirs posés au sol. Les salles étaient éclairées par de grandes fenêtres hautes.

Au niveau inférieur, les murs comportent des archères droites (4 au Nord, 5 au Sud et à l'Ouest, et 2 à l'Est côté entrée). Certaines sont bouchées par le comblement de la cour intérieure (pour installer des canons durant la révolution Française), d'autres ont été aménagées très tardivement en fenêtre. Le mur Sud est le mieux conservé des 4, il a pratiquement sa hauteur d'origine, il ne manque que les créneaux. Un chemin de ronde est presque visible (avec un peu d'imagination).

L'angle Nord-Est comporte un très joli arc de soutènement de la tour d'angle. Il a une portée de 1,50m environ. Mais hélas, aucun décor sculpté ou cul de lampe de soutènement, n'est visible. Ce mur comporte une trouée qui pourrait s'apparenter à une empreinte de cheminée.

Sur le sol de la moitié Ouest, des bases de murs montrent plusieurs petites salles, mais il est impossible d'en déterminer la fonction, même les quelques documents d'archive et de fouilles que j'ai vus n'ont pas défini le nom de ces salles.

Occupant 1/4 de la surface de la cour, sur l'angle Est, un immense château d'eau défigure le site. Son seul avantage est qu'en montant dessus, il y a une vue extraordinaire sur la ville et les montagnes environnantes.

Le mur Sud comporte une poterne, mais est-elle médiévale ? J'en doute, tant le château a été remanié pour le rendre fonctionnel.

Les fenêtres

La poterne

Notes

1 - fruit : Diminution d'épaisseur qu'on donne à un mur à mesure qu'on l'élève, l'inclinaison ne portant que sur la face extérieure du mur et la face intérieure restant verticale.

2 - courtine : Mur rectiligne, compris entre deux bastions.

3 - échauguette : Guérite en pierre, placée en encorbellement aux angles des châteaux forts, des bastions, pour en surveiller les abords.

4 - encorbellement : Position d'une construction (balcon, corniche, tourelle…) en saillie sur un mur, et soutenue par des corbeaux, des consoles.

Histoire du château

  • À l'époque romaine, un oppidum est édifié dans la ville nommée Calianum. Les maisons sont construites sur la rive droite de la rivière Atax (aujourd'hui nommée Aude).
  • Vers 781, une forteresse Wisigothe est citée dans le village de Kilianus ou Quilhanus.
  • En 844, le roi Charles le Chauve demande au Comte Milon de restituer le domaine de Quilhanus à l'archevêque de Narbonne.
  • Au 11e siècle, les habitants peuplent la rive gauche.
  • En 1125, un lieu fortifié est cité (peu de précision sur l'emplacement, mais pourquoi l'installer ailleurs que sur la colline ?).
  • Au 12e siècle, un faubourg est créé sur une presqu'île formée par l'Aude et son affluent le Coulant : le quartier de la Hille.
  • En 1145, le village se nomme Quillanum.
  • À la fin du 12e siècle, les Aragonais d’Alphonse II, en guerre contre le Vicomte de Trencavel, prennent la ville après une courte bataille.
  • Vers 1202, les droits de l'archevêque de Narbonne sont rétablis sur Quillan.
  • Vers 1210, durant la croisade des Albigeois, le château est pris par l'armée "du Nord". Simon de Montfort le confie à Guy de Lévis, son fidèle lieutenant, malgré la colère de l'archevêque.
  • En 1216, l'archevêque de Narbonne écrit une supplique au Pape Honorius pour rétablir ses droits sur le domaine de Quillan.
  • En 1232, le château est construit sur l'emplacement de l'ancienne forteresse. Il est rattaché à l'archevêché de Narbonne. La période est confuse et Quillan passe alternativement sous pouvoir du roi ou de l'archevêque.
  • En 1247, Saint Louis décide la création de plusieurs villes (dont Carcassonne et Limoux). Quillan est alors élevée au rang de cité. Le nouveau nom serait Quillanus.
  • En 1255, il semble que les habitants reconnaissent l'autorité de l'archevêque de Narbonne sur la ville.
  • En 1280, le roi Philippe III le Hardi abandonne définitivement toutes les terres et les droits à l'archevêque de Narbonne.
  • En 1281, la garnison de Quillan est dirigé par un certain Bompart, il a été nommé par l'archevêque.
  • En 1332, le château est donné au Roi de France (contre une somme de 5000 livres tournois ?). Début du remaniement des bâtiments.
  • En 1341, fin de rénovation du château.
  • En 1345, la famine décime la région.
  • En 1347, la première peste noire affaiblit la densité de cette ville.
  • En 1350, la deuxième peste noire ne laisse qu'un tiers de la population.
  • En 1351, un texte mentionne qu'à Quillan l'archevêque "possède en propre un très beau château avec deux vergers contigus".
  • En 1394, durant la guerre de cent ans, le Roi somme l'archevêque de fortifier le château.
  • Vers 1480, les troupes aragonaises ravagent les régions du Fenouillèdes et de la Haute Vallée de l'Aude. Les Espagnols occupent Quillan.
  • En 1495, les troupes du Roi de France chassent les intrus de la ville et du château.
  • En 1573, les Calvinistes prennent la ville.
  • En 1575, le château de Quillan est incendié par les Huguenots.
  • En 1576, rendue au vicomte de Joyeuse, la ville est fortifiée et des fossés sont creusés. Àprès les guerres de religions, il semble que le château soit très délabré.
  • En 1628, le Sénéchal de Carcassonne demande à l'archevêque une remise en état du château et du moulin suite à une inspection.
  • En 1659, le traité des Pyrénées scelle une paix entre l'Espagne et la France et permet l'annexion du Roussillon. La ville n'est plus proche de la frontière Espagnole, les fortifications deviennent inutiles.
  • En 1735, le château est démantelé, sur la proposition de l'archevêque.
  • En 1790, durant la révolution, Quillan devient chef lieu de district.
  • En 1793, les murs Ouest et Nord sont abattus pour récupérer les matériaux en vue d'une plate-forme qui servira pour une batterie de canon.
  • En 1791, le château est vendu aux enchères. L'achat est réalisé par Thomas Marre plâtrier à Quillan.
  • En 1950, il est acheté par la ville qui construit un château d’eau à l’intérieur. La construction d'un château d'eau dans le fort est judicieuse (puisque c'est l'endroit le plus haut de la ville), mais catastrophique pour cet "ancêtre" qui est amputé d'une partie de sa cour intérieure.
  • En 1954, les ruines sont inscrites aux Monuments Historiques.
  • En 1994, des fouilles sont organisées et c'est le début d'une restauration (ou consolidation).

 

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