L'Aude

 

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L’Aude, nom primitif : ATAX

L’Aude, fleuve capricieux, descend des névés du Carlitte. Il prend naissance au pic Péric à 2377m d’altitude et se jette dans la Méditerranée, aux Cabanes de Fleury par le grau de Vendres, après un parcours de 228 km.

Le fleuve a été à l’origine du peuplement de la haute vallée et donc de la création de Quillan.

 

L’Aude, source de vie

Son eau, à l’origine pure, fut sûrement et pendant des siècles la boisson de la population, comme en témoigne le quai du « Pouzadou » (l’endroit où l’on puisait de l’eau) et qui possédait encore il y a dix ans un escalier qui permettait d’y avoir accès, l’habitat étant concentré uniquement sur la rive droite escarpée et à l’abri des crues.

Ce cours d’eau particulièrement poissonneux, attira, sans nul doute, les pêcheurs, dès son origine. Le siècle dernier quelques professionnels, plus ou moins braconniers, approvisionnaient toujours les auberges où la « truite de l’Aude » figurait en bonne place dans les menus gastronomiques de toute la Haute Vallée.

Aujourd’hui encore et bien que de nombreux bouleversements aient modifié le lit du fleuve, la pêche reste un attrait privilégié.

 

Le peuplement de la rive gauche

Selon la topographie des lieux, la rive gauche était marécageuse et fréquemment inondée ; elle attira cependant la population.

Au XIe siècle, un premier pont en bois, posé sur deux culées massives, percées d’un arc roman, encore visibles aujourd’hui, enjamba le fleuve et quelques habitations s’établirent sur une île formée par le confluent de l’Aude et du Coulent, d'où le nom de la rue de la Hille.

Au XIIe siècle, le tablier bois entretenu par des générations successives, fut remplacé par la construction actuelle en pierres et malheureusement dégradée à l’entrée de la place de la République.

Plus tard, les maisons construites en bordure du fleuve, formèrent une digue de protection contre les inondations, assainissant les marécages de la rive gauche devenue ainsi habitable. Dès le milieu du XIIIe siècle le plan de la ville fut celui d’une bastide, c'est-à-dire une ville défensive et militaire aux rues parallèles suivant le modèle de l’époque de Saint Louis, puis enserrée dans des murailles

Et si l’Aude servait aussi d’égout et de poubelle, son débit important au printemps et en automne évacuait rapidement tous les déchets. Il est vrai que la société de consommation n’était pas encore passée par là.

Le mur du quai de la Hille se termine encore aujourd’hui par un plan incliné qui permettait aux Quillanais de jeter aisément « à z’Aude » tout ce qui les gênait.

Pourtant les lavandières investissaient les berges et le bruit des battoirs se mêlait au continuel gazouillis de l’eau ; le linge séché sur les prés et les buissons de la garrigue, sentait bon la lavande et le thym.

 

L’Aude, à Quillan, allait encore servir d’ultime défense

Une partie de son cours fut dévié dans un fossé qui suivait l’actuel tracé de la promenade. Quillan était devenu une île .(La voûte du départ de ce canal est encore visible près du Pont Suzanne).

Les XVIIe et XVIIIe siècles firent malheureusement disparaître ces vestiges.

La ville étouffait dans son enceinte, alors il fallait mettre à bas les murailles qui servirent à combler le fossé. D’autres vestiges, œuvres d’art d’un temps révolu ont été aussi récemment rasés et nous ne pouvons que le regretter.

 

L’importance de Quillan allait grandissant

Félix Armand ayant ouvert le passage de la Pierre Lys, rien ne s’opposait à la traversée de la ville par une grande route. La Nationale117 abandonna son itinéraire vers le col de Saint Louis et pénétra dans Quillan par un nouveau pont construit au début du XIXe siècle et agrandi après une décision de septembre 1860.

Le troisième pont, le « pont Suzanne », fut financé par Mr Jean Bourrel, patron chapelier et était destiné à faciliter l’accès à son usine, sise sur la rive gauche. Il porte le nom de sa fille Suzanne. Il fut inauguré le 23 juillet 1928, en grande pompe, par le Président de la République Gaston Doumergue qui inaugura aussi ce jour-là le premier grand barrage sur le cours de l’Aude, à Puyvalador.

 

L’Aude au service des hommes de la Haute Vallée et voie de navigation

La force motrice de ce torrent fut très vite mise au service des habitants et l’industrialisation de Quillan s’affirma, depuis la simple création de roues d’arrosage pour les jardins, aux moulins à farine, aux tanneries, tissages de draps, et autres, sans oublier les Forges.

Le dernier moulin des bords de l’Aude, délaissé depuis longtemps, disparut à son tour pour agrandir le quai du Pouzadou, comme allait disparaître aussi l’abattoir, pour des raisons moins évidentes.

Au XVIIIe siècle, l’exploitation des forêts prit une ampleur exceptionnelle. Les créations de scieries se multiplièrent comme en témoignent les nombreuses demandes de créations de barrages. La radellerie fit de l’Aude une voie de transport du bois incontournable.

 

L’Aude et l’énergie électrique

Quillan, utilisant la force hydraulique de l’Aude, fut la première ville du département  éclairée à l’électricité le 28 juin 1891. Elle conserve à ce jour son usine électrique et sa régie municipale d’électricité.

Dès lors, la Haute Vallée de l’Aude devint le centre industriel le plus dynamique du département. Les XIXe et XXe siècles connurent l’apogée de cet essor.

 

L’Aude aujourd’hui

Cependant, en faisant référence aux archives, il n’est pas vain de rappeler que la vie près de l’Aude n’est pas toujours sans dangers. Trois ou quatre fois par siècle, l’Aude, paisible fleuve côtier, se transforme en un torrent dévastateur.

Les vieux Quillanais le savent bien, eux qui ont été victimes de la trop fameuse crue de 1917. Plus près de nous qui ne souvient des inondations du 13 septembre 1963 ? Le 21 mars 1974, une nouvelle fois l’Aude se mit en colère. Les riverains avaient de quoi être inquiets : l’eau charriant arbres et détritus de toute sorte avait envahi leurs caves et leurs rez-de-chaussée. L’usine « FORMICA » était évacuée. Tout danger n’est jamais écarté aux bords d’un torrent.

Les enfants ont payé un lourd tribut à la proximité du fleuve comme en témoignent plusieurs actes de sauvetage.

 

Conclusion

Au moment où notre pays connaît une crise sans pareille pour son activité, l’Aude est encore un atout majeur pour Quillan.

Les gorges de la Pierre Lys et celles de St Georges sont des sites naturels grandioses, propices au développement du tourisme de pleine nature, fréquentés par les sportifs amateurs d’eau vive.

Dépolluée des déchets du siècle dernier notre rivière dans sa traversée de Quillan est un cours d’eau agréable où une plage gazonnée invite à apprécier la fraîcheur au bord de l’eau.

L’Aude a toujours été, et demeure encore, un atout exceptionnel pour la ville pour peu que l’on veuille croire en sa destinée.

Ci-contre la description du fleuve Aude par Onésime Reclus dans son ouvrage "Le plus beau royaume sous le ciel", édité par Hachette et Cie, imprimé par Paul Brodart. A Paris 1899.

Source Bibliothèque Nationale de France.

 

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